Caroline David est commissaire d’exposition pour l’association lille3000 depuis 2004. Expérimentée dans le secteur culturel et plus particulièrement celui de l’art contemporain, du design et de l’architecture, elle a créé cette exposition aux côtés de Walter Vanhaerents.
Que représente cette nouvelle exposition au Tripostal pour lille3000 ?
Les expositions se suivent et ne se ressemblent pas au TriPostal qui a accueilli des expositions magnifiques sur des sujets et dans les champs artistiques les plus divers comme les arts plastiques, le design, la mode… L’aventure a commencé il y a exactement 20 ans lors de Lille 2004 Capitale Européenne de la Culture. Plus d’une cinquantaine d’expositions y ont eu lieu depuis, y compris l’invitation à de grandes collections publiques ou privées comme celle de François Pinault, Charles Saatchi ou le CNAP. L’exposition Au bout de mes rêves s’inscrit donc dans ce cycle.
Comment avez-vous connu la famille Vanhaerents et pourquoi la Collection Vanhaerents au Tripostal ?
La Famille Vanhaerents est discrète et cependant connue dans le monde pour sa collection d’œuvres magistrales. J’avais rencontré il y a quelques années Walter Vanhaerents et connaissais quelques oeuvres de sa collection. Des œuvres iconiques comme celle de Yinka Shonibare ou de James Lee Byars. Walter connaissait bien le Tripostal et il avait un réel désir d’associer sa collection à ce lieu. Walter Vanhaerents est quelqu’un qui va au bout de ses rêves. Il m’a contactée il y a deux ans afin d’étudier un projet et le transmettre à Martine Aubry et Didier Fusillier. Une telle collection offerte ne se refuse pas !
La sélection des oeuvres a t’elle été difficile ?
La collection Vanhaerents est complètement internationale plus de 15 nationalités sont présentées au Tripostal. Il en existe beaucoup d’autres dans leur grande collection. Beaucoup d’œuvres presque toutes de grandes dimensions étaient d’emblée faites pour le Tripostal. Nous les avons sélectionnées assez facilement. Il y avait une certaine évidence. Je souhaitais également mettre en avant des artistes qui n’avaient jamais été montrés au Tripostal. L’exercice était difficile car plus d’un millier d’artistes s’y sont déjà succédés. Par exemple c’est la première fois que sont exposés ici, Tomas Saraceno, Ivan Navarro, Kehinde Wiley ou Ugo Rondinone. Nous étions aussi d’accord sur le fait de créer un parcours fluide et agréable pour le visiteur et mettre en valeur chaque œuvre et chaque artiste.
lille3000 a déjà exposé des artistes et collectionneurs flamands au Tripostal avec « Passions secrètes » en 2014 ainsi que « Colors, etc. » avec le Musée du Design de Gand en 2021, comment expliquez-vous cette nouvelle collaboration avec cette collection belge ?
Les collaborations entre lille3000 et l’Eurométropole sont nombreuses et depuis fort longtemps comme Futurotextiles en 2008 ou Young Colors en 2021 qui regroupaient les jeunes diplomés d’écoles d’art. Le dynamisme de nos voisins belges et la richesse des collections privées ne peuvent que faciliter la créations de nouveaux projets communs facilités par la proximité et de ce fait des budgets plus raisonnables.
Quelle est pour vous l’œuvre qui symbolise le plus l’exposition Au bout de mes rêves ?
Question épineuse car vous vous doutez bien qu’il n’ y a pas qu’une seule réponse. L’œuvre de Mark Handforth est sans doute la plus représentative car c’est l’œuvre qui a été choisie comme œuvre générique pour la communication de l’exposition. C’est cette grande étoile qui irradie et accueille le visiteur et l’incite à aller vers l’apothéose. Si l’on se réfère plus à l’image du collectionneur, je citerai peut être celle de Markus Schinwald, et sa discrète marionnette, effigie de Walter Vanhaerents scandant le sol pour réaliser rapidement ses rêves !
© Maxime Dufour photographies